Dans le monde du show-business ivoirien, son succès sans précédent fut l’événement majeur des dix dernières années. Houan Ange Didier était devenu avant sa mort tragique un véritable phénomène social qui a déclenché, parmi des milliers d’adolescents de la Côte d’Ivoire et presque partout en Afrique subsaharienne, un délire proche de l’hystérie. De Jonhattan à Kong , le personnage clivant qu’Arafat Dj était à la fois admiré, adulé, fétichisé, contesté, controversé et moqué.
Arafat, Yorobo, Beerus Sama, Termistocle, Koro Hé Koro hé, César, Daishikan... L’homme aux surnoms multiples et aux centaines de tubes faisait se déhancher sur sa musique les sujets les plus récalcitrants.
Sa force ? Son génie créateur, son inventivité, sa transgression des normes et sa capacité à sortir des sentiers battus. Mais aussi et surtout, sa grande maîtrise des réseaux sociaux. Il savait s’en servir pour se célébrer ou flétrir ses concurrents.
Il avait, sans s’en rendre compte, trouvé la formule du succès. C’était un artiste du buzz et a souvent défrayé la chronique. Chanteur prolixe et prolifique, il savait créer les airs efficaces, ceux qui restent dans la tête des mélomanes et font dodeliner du chef. Il n’a pas inventé le coupé décalé mais il en a été l’incarnation, celui sur qui s’agrège ce mouvement.
Il est des moments où un homme arrive à fédérer tout ce qui a été fait à son époque. Pour se faire, il faut du génie.
Ce fut le cas de Mozart pour le concerto, le cas de Michael Jackson pour la Pop musique, le cas de Bob marley pour le reggae, le cas de 2 Tupac pour le rap où de Magic System pour le zouglou. Aucun de ceux cités n’a créé le genre musical dans lequel il évoluait mais ils ont tous réussi à cristalliser toutes les attentions et à se hisser comme les symboles de leurs différents genre musicaux.
Doué pour les uns, mauvais garçon pour les autres, fascinant pour tous, talentueux assurément, Arafat Dj était de la race de ceux qui ne laissent pas indifférents. Sous ses dehors de « bad boy » se cachait un jeune homme qui voulait être aimé, compris et soutenu.
Insolent en public, il était respectueux en privé. Effronté dans la foule, il était timide dans l’intimité. Hâbleur devant ses fans, il était taiseux en tête-à-tête.
Après tout, n’était-il pas à l’image de la Côte d’Ivoire : fière mais ouverte sur le monde, boute-en-train mais ronchonne, moqueuse mais déférente, flemmarde mais ingénieuse, vantarde mais modeste, la somme composite d’un métissage culturel des plus riches d’Afrique.
Arafat était tout ça à la fois. Ni Ange, ni démon. Humain, trop humain. Un humain génial.
Discographie
Albums studio
- 2003 : Goudron noir
- 2005 : Femmes
- 2008 : Don de Dieu (Roi du Kpangor)
- 2009 : Attalaku Eto’o vol 1
- 2010 : Gladiator
- 2012 : Commandant Zabra
- 2012 : Kpankaka
- 2013 : Chebeler
- 2016 : Yorogang (mixtape)
- 2019 : Renaissance
Single
- 2003 :Hommage à Jonathan
- 2005 :Kpangor Confirmation Kpangor
- 2006 : À nous la victoire avec Meiway
- 2009 :
- Djessimidjeka (Atalaku October 2009)
- Maman Serie la Paix CLK
- 2010 : Zoropoto 12500 Volts
- 2012 : Frapper Naboula
- 2013 :
- Ketebo
- Ketebo Reload
- 2015 :
- Maplorly
- C’est moi
- « Kouaiba ft Mc one »
- 2018
- Kaikilada
- Dosabado
- Pandoukoule
- Ça bouai
- 2019 :
- Lekile
- Maman
- Moto-Moto
- Je vais les tuer
- Ventripotent ft Naza
- 2020 :
- Kong
Rien a dire l’article est vraiment complet.
Merci M. Geovany