La critique l’a parfois moqué, le public l’a adulé. Les stylistes l’ont toisé, le lectorat l’a admiré. Isaïe Biton Koulibaly qu’on aime son œuvre ou pas est le nouvelliste le plus fécond de la Côte d’Ivoire et l’auteur ivoirien qui vend le plus de livres. Il en a cure des rodomontades des critiques et ne répond que d’un seul tribunal : le lectorat.
Les critiques l’ont longtemps nié, ça n’a rien changé, Biton a depuis plusieurs décennies gagné sa place, toute sa place dans la littérature ivoirienne et même africaine francophone. De Ah! les femmes à Mon mari est un chauffeur de taxi en passant par L’immeuble des célibataires, Les deux amis etc. tous ou presque ont été des best-sellers. L’une de ses œuvres, La légende de Sadjo a même longtemps été au programme de l’éducation nationale. Son compte d’auteur est crédité de près d’une trentaine de livres.
Si, on ne peut pas parler à proprement dit de phénomène littéraire, on peut dire que Isaïe Biton Koulibaly est indéniablement un phénomène de société. Celui qui par sa prose épurée, légère, simple à la lisière du simplisme a accompagné les premiers pas de nombreux adolescents dans la lecture. Biton abhorre par-dessus tout, la cuistrerie, les formules alambiquées et les tournures de phrases ampoulées. Il écrit simplement. Or, le simple est difficile. Son tryptique : sujet, verbe, complément, il le tient de l’écrivain russe Pouchkine qui l’a influencé. Pour Biton, un adverbe est presque toujours superflu.
On lit Biton, d’une traite, sans jamais s’ennuyer. Lire Biton s’apparente à manger des cacahouètes ; on n’en a jamais assez. Sa recette : Une histoire à suspens qui mêle amour, marivaudage, trahison, déchéance et dénouement souvent heureux, le tout poussé par une écriture accessible au plus grand nombre. Mais aussi de nombreux fans club à travers le pays avec qui il fait du corps à corps et du cœur à cœur à chacune de ses sorties en librairie.