Sa dernière apparition publique remonte au 30 octobre dernier, jour de son soixantième anniversaire. Ce jour là, Diego Armando Maradona était apparu fatigué devant les milliers de supporters de Boca Junior qui avait tenu à rendre un énième hommage à la star.
Malade depuis plusieurs mois, Diego Armando s’est éteint ce 25 novembre 2020 à l’âge de 60 ans. La main de Dieu qui avait déposé cet être génial, l’a repris, laissant orphelins tous les amoureux du foot-beau.
C’est en 1960, le 30 octobre qu’il voit le jour, en Argentine à Lanús une province défavorisée de Buenos Aires. À 3 ans déjà, il gambade dans les rues avec un ballon au pied. À 10 ans, il intègre un club de la capitale. À 12 ans, aux micros des journalistes qui l’interrogent, le petit Maradona lance tout net : » Mon rêve, c’est de jouer une coupe du monde et de la gagner avec l’argentine« . 14 ans plus tard, en 1986, il a 26 ans lorsqu’il réalise ce rêve à la coupe du monde au Mexique.
Il est difficile pour des footballeurs d’exception de déterminer le match ou le fait qui les résume. Pour Diego Maradona, c’est simple. Le 22 juin 1986, face à l’Angleterre, il marque un but de la main, la fameuse main de Dieu. Tout le monde voit le geste sauf l’arbitre qui valide le but.
Cinq minutes après, il marque le but du siècle en passant en revue tous les joueurs anglais. Le commentateur de la télévision uruguayenne manque d’avaler son micro et s’écrit à l’attention du lutin Argentin » Cerf– volant cosmique de quelle planète descends-tu pour traîner après toi tant d’anglais ? ». Une prestation d’anthologie. Un récital de génie. L’œuvre d’un virtuose. En un match, Diego Maradona réécrit, l’histoire du football moderne, impose sa suprématie et se positionne d’emblée comme la nouvelle figure tutélaire du sport roi. Dès après ce match, l’homme (Diego) est mort pour donner vie au saint (Maradona).
Diego Armando Maradona était un joueur à part. Un génie. Un génie à part. Sur le terrain comme dans la vie c’était un insaisissable. Pour combler le déficit de sa petite condition physique, il a appris à user de talent et de malice.
À Naples, club qu’il a porté à lui seul, au pinacle du football européen, on lui voue aujourd’hui encore un culte digne des dieux grecques. Une ferveur irrationnelle, démesurée. Des autels sont érigés dans les rues de la ville italienne et les gens se signent devant son portrait. Des fresques murales sont faites à son image. Diego Maradona était petit (1,64m) mais un géant du football, un génie inégalé, un surdoué. Mais aussi un homme aux milles frasques. Cocaïnomane incurable, alcoolique invétéré, gaffeur fieffé. C’était aussi un boute-en-train, fidèle en amitié et extrêmement généreux. Pour ses millions de fans à travers le monde, Diego Armando Maradona était « El Pibe de Oro », « Pelusa », « D10S », « El Diez », « Dieguito » ou encore « Le Maître ».
Sur le terrain, il portait le numéro 10 mais occupait la première place dans le cœur des amoureux du football. Diego est mort, Maradona est éternel.