À la faveur de son 120 anniversaire, la manufacture basée à Limoges a voulu marquer l’événement à l’encre indélébile en éditant un livre. Et pourquoi un livre ? Parce qu’on est enclin à oublier qu’à l’origine, le dandy ne fait pas que porter beau. Le dandy c’est aussi un homme de lettres, un esprit cultivé, un homme de culture. Et qui de mieux que Didier Van Cauwelaert, pour écrire l’histoire de cette célèbre maison ? Cet esthète, écrivain brillant dont la dilection pour les chaussures de Weston ne sont plus à démontrer. Le livre J.M WESTON est donc le fruit d’une passion entre une marque de chaussures et un romancier de talent.
Dès la première de couverture, le ton de cette idylle est donné. Le titre : J.M Weston frappé en lettre d’argent et juste en dessous est inscrit, le nom Didier Van Cauwelaert qui a à son crédit 15 prix littéraires dont le célèbre Goncourt obtenu en 1994 pour son livre Un aller simple. Une présentation bellement sobre. L’intérieur du livre en papier glacé est bien cousu et parfaitement relié. Physiquement c’est une œuvre de belles factures qu’on a envie de conserver. À côté des textes, des photos et des dessins qui viennent rajouter un plaisir visuel à la lecture de ce livre.
De sa plume savoureuse, Didier Van Cauwelaert nous tient la main pour un voyage dans le monde du beau et de sensualité où le cuir se mêle à l’odeur des bois à la tannerie Bastin, près de Limoges. C’est aussi, une excursion dans une maison où le savoir-faire du geste se transmet de génération en génération. Chez Weston, la chaussure au delà de sa fonction utilitaire est un objet de désir qui dévoile l’intimité de l’homme qui la porte. J.M Weston le livre, c’est l’incroyable parcours de ce chausseur de Limoges qui, sous un nom anglo-saxon s’est positionné au statut de symbole de l’élégance parisienne et bien au-delà.
Au fil des pages, on rencontre des noms illustres qui ont apporté leur contribution à » l’esprit » J.M. Weston. On y croise également les petites mains expertes qui ont élevé la cordonnerie au rang des beaux arts.
Didier Van Cauwelaert nous fait marcher aux côtés des puissants, Chefs d’État, Ministres, hommes d’affaires, artistes ou simples anonymes mais tous passionnés, dont les chaussures de Weston ont toujours accompagné le destin. C’est tout un pan de l’histoire du XXe siècle que l’on parcourt en lisant J.M Weston de Didier Van Cauwelaert. Mais ce livre est avant tout un hymne à l’artisanat, à la force de l’exigence et aux beautés de l’intemporel ; une ode à la fantaisie rebelle des créateurs qui mettent » la raison au service de leurs rêves « .