CultureLe Portrait

Ernesto Djédjé, le maestro parti trop tôt

Trente sept ans maintenant qu‘Ernesto Djédjé est mort. Trente-sept ans qu’il a joué l’ultime partition, mais sa musique n’a pris aucune ride, aucune sénilité, aucune obsolescence. Plus le temps passe et plus la musique du Gnoantré National semble actuelle, moderne et contemporaine.

Il y’a Trente ans, Ernesto Djédjé avait trente-six ans. Comme bien des génies, sa vie fut courte. Ernesto Djédjé a rendu l’âme au même âge que Bob Marley, Marylin Monroe, à un an près comme Mozart et bien d’autres.

Une vie courte mais dense, intense et féconde.  Sa virtuosité aurait dû le placer au même diapason que Michael Jackson, Elvis Presley, Claude François, Johnny Hallyday et tutti quanti.

Hélas, l’œuvre d’Ernesto Djédjé n’a pas la notoriété qu’elle mérite. Mise à part, les happy few et quelques rares esthètes, la musique d’Ernesto Djédjé n’est ni promue ni connue.

C’est en 1947 qu’Ernesto Djédjé voit le jour à Mankono dans le nord de la Côte d’Ivoire. Son père d’origine Sénégalaise qui avait des relations d’affaire avec l’empereur Bokassa 1er quitte la Côte d’Ivoire pour la Centrafrique. C’est donc son oncle maternel qui l’adopte et lui donne le nom de Blé Djédjé Ernest.

Très tôt, Ernesto Djédjé est piqué par le virus de la musique. Il travaille comme un forcené pour donner forme à son rêve. Il a 18 ans quand il est découvert par Amédée Pierre qui l’engage dans son orchestre Ivoiro star. C’est le début d’une carrière fulgurante. Tous ceux qui l’ont connu, lui reconnaissent sa capacité de travail hors pair.

Ernesto Djédjé avait un esprit stakhanoviste, méticuleux, un tantinet maniaque. De jours comme de nuit, il travaillait ses mélodies, les lavant de toute scorie, les épurant de toute impureté. Ernesto Djédjé fignolait son œuvre. Il ne supportait pas l’approximation, détestait les imprécisions, avait horreur des ratés.

Aujourd’hui encore, malgré le temps, ses chansons sont inimitables. Il y’a eu quelques tentatives mais personne n’a pu faire autant que lui. Quelques uns s’en sont approchés, personne n’a pu l’atteindre. Les génies, les vrais sont inimitables. 

 En 1970, Ernesto Djédjé quitte l’Ivoiro Star et sort son premier album. Dès lors, chaque année, Ernesto Djédjé sortira des albums. Il était pressé, comme s’il savait que son passage sur terre serait de courte durée. Tous ses albums connaîtront un succès retentissant, établissant ainsi, Ernesto Djédjé sur le trône de la musique ivoirienne. Quand le 09 Mai 1983, il pousse son dernier soupir à l’hôpital de Yamoussoukro, Ernesto Djédjé a déjà tout accompli sur le plan musical.

En attendant que son œuvre soit reconnue à hauteur de ce qu’elle mérite, la Côte d’Ivoire peut se targuer d’avoir engendré un génie de l’art musical.

Tous les Titres de Ernesto Djédjé.

  • 1970 : « Anowa » (1er 45 tours)
  • 1971 : « Mamadou Coulibaly »
  • Période Française
  • 1972 : « Zokou Gbeuli »
  • 1973 : « Ano Gnia »
  • 1975 : « Retour en Côte d’Ivoire »
  • 1976 : « Ziboté » qui signifie dansons doucement (1er 33 tours)
  • 1978 : « Les Ziblibytiens »
  • 1979 : « Golozo »
  • Période ivoirienne
  • 1980 : « Azomadré »
  • 1981 : « Zouzou Palegué »
  • 1982 : « Henri Konan Bedié »

3 commentaires

  1. vivement que la couronne du roi de la musique Ivoirienne lui soit remise(a titre posthume)à travers peut-être le baptême d’une rue en son nom.

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