C’est en 1955, cinq ans avant les indépendances que David Wanyou alias John Yalley, voit le jour à Gagnoa en pays Bhété dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Il faut croire que cette région recèle des vertus propices à l’éclosion des grands talents de la musique. De modeste famille, les premières années de sa vie ne sont pas aisées. Issu d’une famille qui produit plus volontiers des paysans et des travailleurs manuels que des musiciens, John Yalley a dû inventer sa vie, créer sa propre voie, se frayer son propre chemin.
Les débuts difficiles
Très tôt porté par l’amour de la musique, il fabrique des instruments de musique avec des copains et se met à jouer en dehors des heures de cours. Mais, en 1971, le malheur s’acharne sur le petit David Wanyou, avec la précision d’un tireur d’élite. En l’espace de 7 mois, il perd coup sur coup, son père, sa mère et sa sœur. C’est le désastre. Orphelin, il quitte l’école en classe de CM2 et se rend à Abidjan, chez son oncle.
À cette époque, le dynamisme culturel ivoirien produit une kyrielle de groupe de musique, les uns plus talentueux que les autres. David Wanyou devient alors John Mayal. Et avec son groupe, les Black Power, il remporte le prix du meilleur chanteur et du meilleur groupe au Festival Pop d’Abidjan en 1974. L’année d’après, il sortira son premier 45 tours Bizi Bizi. Le succès est en demi-teinte. Mais, John Mayal continue de travailler comme un forcené et en 1977, avec Sélection Groupe, il est finaliste à la première édition de Podium. Dès lors, les stars vont se le disputer : Amédée Pierre, Ernesto Djédjé, Lougah François etc.
En 1985, lors d’un concert pour la paix à Bouaké, John Mayal et son groupe sont hués, conspués et sifflés. Le public de ce jour n’a pas la disposition auditive requise pour accueillir les sonorités avant-gardistes de John Mayal et ses copains. Après cette déconvenue, il s’exile en France. Sur les bords de la Seine, il fonde son groupe les Kiffyz avec deux français. Ensemble, ils écument les cabarets et se font un nom auprès des happy few. Lorsqu’il n’est pas sur scène, John Mayal travaille comme un forcené. Dans le petit studio qui lui sert de salle de répétition, il répète ses gammes, les polit, les lisse, les ripoline. Pour lui l’approximation est une démission. De cette vie d’ascèse, de ce travail ardu, sortira cette voix si particulière, cette voix de gospel, cette voix qui bouleverse, console, apaise, enthousiasme et régénère.
Le retour triomphal
En 1990, il revient en Côte d’Ivoire avec l’album Tchétché. Il ne s’appelle plus John Mayal mais plutôt John Yalley. C’est un séisme dans le monde musical ivoirien et Africain. L’album se classe en tête des ventes et la Côte d’Ivoire (ré) découvre un génie. C’est le retour du fils prodige. Il parcourt le pays et enchaîne les concerts.
À Bouaké, ville où il avait été houspillé des années en arrière, John Yalley délivre une prestation d’anthologie. La foule en transe, exulte, jubile et les pompiers doivent évacuer les nombreux évanouis. C’est la revanche. John Yalley est porté au pinacle et fait l’unanimité sur son génie.
Cependant, John Yalley n’est pas un musicien prolixe. Il n’a pas une discographie énorme mais, toutes ses chansons sont des chef-de-œuvres. John Yalley, n’est ni un homme d’improviste, ni un être d’improvisation. C’est un perfectionniste, un être méticuleux à la limite de la manie. Il ne sort pas d’album tant que celui-ci n’est pas parfait. Pour lui, le talent ne se mesure pas au tonnage. Il a compris que la qualité est préférable à la quantité. Il ne s’agit pas d’accumuler des œuvres insipides, des disques qui font fondre les boules quiès. Le nectar nécessite un travail de fourmis.
Infiniment patient, il prend son temps pour composer sa musique, pour la fignoler, la parfaire. C’est peu connu mais John Yalley est le premier à avoir introduit la guitare électrique dans la musique africaine. Le Zêzê Pop, sa création est un savant mélange de Jazz, de Pop et de sonorités ivoiriennes. Un éclectisme musical qui a permis à John Yalley de jouer dans des festivals de renom en France, au Danemark, en Suisse, en Angleterre… Bono le célèbre chanteur du groupe irlandais U2 s’est même expressément déplacé pour l’écouter jouer à Paris. John Yalley est sans doute l’un des plus brillants artistes chanteurs de la Côte d’Ivoire.
Excellent papier néanmoins incomplet car ayant ommis son apprentissage avec le roi de la musique Ivoirienne Ernesto Djédjé.
Jhon Yalley peut etre considéré a juste titre parmi les grands noms de musique Ivoirienne tant son style lyricale(strorytelling) et sa musique (pop reggae Jazz)se démarquent de tout ce qu’on peut écouter en Côte d’Ivoire.
Tiens a préciser que la quasi-totalité de ses chansons est en Bété mais touche presque tous les Ivoiriens en particulier et Africains en général