Culture

Le pluriel des mots empruntés au Latin

Faut-il dire : un forum, des fora ? Un corpus, des corpora ? Non, pour trois raisons.

Tout d’abord, c’est pédant. Ensuite, la langue anglaise a coutume de mettre ces mots latins au pluriel ; une telle pratique, en français, relève de l’anglicisme. Enfin, la tradition française est l’intégration. Dès lors que le mot est passé dans la langue courante, on le pourvoit d’un « S » au pluriel : des maximums, des sanatoriums. S’il le faut, on l’accentue également : des péplums, des vétos. Il en est de même pour des mots composés : des ex-votos, des in-folios. 

Notons que l’Académie française écrit avec raison : des fac-similés. Cette intégration est telle qu’elle concerne d’anciens pluriels latins, sentis comme des singuliers par la langue française. Ainsi : un agenda, des agendas ; un média, des médias. Le problème se pose pour des mots latins dont l’intégration est problématique, que l’on emploie comme un emprunt, voire une citation : des a priori, des nota bene, des post-scriptum. On les laissera donc invariables en français. Et, notons-le : sans rechercher un hypothétique pluriel latin, parler de post-scripta serait détestable…Soyons simples.

Quand un mot est français, inutile de rappeler lourdement son origine en bricolant on ne sait quel latin de cuisine. La langue latine, c’est comme la cornemuse : s’il est louable d’en avoir la maîtrise, il est élégant de ne pas l’exercer.

Tiré du livre « Dites-moi professeur » de Bertrand Cerquiglini

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