Des plages de sables fins de couleurs rousses ou blanches. Des cocotiers qui se balancent au gré des brises de l’océan atlantique. Une mer d’une pureté cristalline. Sassandra paisible cité balnéaire située à un peu moins de 300 kilomètres de la ville d’Abidjan, semble être sortie des pinceaux d’un artiste habile et adepte de technicolor. Un lieu rêvé pour les vacances. Une excursion idéale sur un site historique dont les vestiges témoignent d’un passé prospère. Le lieu parfait pour des découvertes historiques et exotiques.
Niché sur la rive droite du fleuve éponyme à 75 km des villes de Fresco et de San Pedro, Sassandra (déformation du nom du portugais Sao Andrea) fut l’un des points d’entrée de la colonisation. Historiquement premier port de Côte d’Ivoire la ville de Sassandra bordée par l’un des quatre plus grands fleuves du pays et par la mer conserve de nombreuses traces de la période coloniale. Notamment, la maison du Gouverneur nichée sur la crête d’un promontoire rocheux semble toiser les habitations villageoise des alentours. Laissée à l’abandon depuis plusieurs décennies, cette bâtisse jadis somptueuse a perdu de sa superbe et de son attrait. Néanmoins, la vue panoramique qu’elle offre à partir de sa terrasse supérieure qui surplombe la baie est sans commune mesure.
Une randonnée pédestre dans la ville peut conduire au dernier wharf d’Afrique de l’Ouest encore debout. Du temps de sa splendeur, c’est là que les navires venaient accoster. Sur ce lieu, on est tenté de faire un retour dans le passé et d’imaginer le fourmillement des foules colorées de l’époque, de tendre les oreilles et d’entendre les discussions animées entre commerçants et chalands d’antan. En poussant plus loin la réminiscence, on peut ressentir le ressac qui gifle la coque des bateaux lorsque la marée est haute et la brise légère qui caresse les joues des badauds quand la marée est basse.
Le phare de Sassandra qui guidait les voyageurs et dont la station debout depuis des lustres en ajoute à la nostalgie fiévreuse de la ville. Le pont Weygand situé à quelques petites minutes du centre-ville offre une vue imprenable sur le fleuve Sassandra. Magnifique ouvrage, il informe sur l’intelligence des ingénieurs de l’époque. Faire une traversée sur ce pont qui date de la période de l’indépendance du pays, c’est s’offrir un spectacle inédit malgré sa vétusté. De là, on peut voir plusieurs carcasses de voiture immergé au deux tiers.
Le potentiel touristique de la ville de Sassandra est inestimable tant la ville recèle de trésors historiques mais aussi la beauté déroutante de son paysage diapré. Le relief hissé en hauteur de la ville cache de nombreuses merveilles pour les randonneurs qui ont soif d’aventures. Du haut des petites collines surélevées, on peut apercevoir les barques de pêcheurs traditionnels qui tanguent au gré des vagues. On peut aussi voir les silhouettes des villageoises s’affairer pour la cuisson des poissons dont le vent charrie l’effluve qui vient taquiner les narines.
Et si le cœur nous en dit, et qu’on veut découvrir d’autres endroits historiques, il faut se rendre dans le vieux quartier colonial. Il s’y trouve un monument disons plutôt un bloc de béton planté là en mémoire de l’équipage du MV Dumana tué au combat.
La ville de Sassandra est sans doute l’un des meilleurs sites touristiques de la Côte d’Ivoire. Hélas il est difficile de la rallier à partir d’Abidjan à cause de l’État déplorable de la route. Même si les sites historiques sont pour la plupart dans un état de délabrement avancé faute d’entretien, la ville offre de nombreuses possibilités touristiques. Pour les découvrir, il faut se laisser tenter.