Musique

Le rap ivoirien déploie ses « Elles »

Elles ont des voix fluettes, des silhouettes graciles et un look de garçon. Elles ont la prose tantôt mutine, subversive, rageuse, inventive, tantôt calme, doucereuse et subtile. Elles, se sont des jeunes femmes qui ont décidé de s’assoir sur le trône du rap ivoirien.  Leurs atouts ? Ce sont  des textes chiadés, des flows détonants parfois disruptifs et une grande technique à faire pâlir de jalousie les machos qui pullulent dans la musique ivoirienne. Elles s’appellent Oprah, Mosty, Andy S, Anycris etc, et lorsqu’elles posent leurs voix sur des béats, on est transporté dès les premières mesures.

Dans des styles différents, chacune d’elle fait montre d’un grand talent. Dans une discipline musicale où exceptées Pris K et Nash, on a peu connu de figures iconiques portées au pinacle, la nouvelle génération de rappeuses entend faire mieux que leurs devancières et démontrer que le rap n’est pas la chasse gardée des hommes. Pour elles, il est hors de question de jouer les faire-valoir.  Leurs ambitions? C’est de tordre le cou aux préjugés, émasculer le rap ivoirien, et écrire à l’encre indélébile le  » F » de femme, sur le fanion du rap ivoirien. Dans un domaine longtemps dominé par les hommes et où les femmes sont marginalisées et leurs talents niés, elles savent qu’elles doivent exceller, travailler davantage et plus longtemps pour trouver leur place. Si à ce jour, elles sont invitées sur les scènes et que l’on joue partout leurs musiques, c’est bien parce que désormais, le rap ivoirien se conjugue aussi au féminin.

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