Au football, toutes les légendes ne réussissent pas de grandes carrières nationale ou internationale. Certaines, bâtissent leurs renommées non sur les pelouses de grands stades mais dans des tournois de quartiers sur terrain latérite. Chaussures en caoutchouc aux pieds, maillot de fortunes ou torse nus, il est des joueurs du dimanche qui ont, le talent, certains même ont le génie pour devenir des footballeurs professionnels. Ils ont tout pour réussir une grande carrière mais beaucoup ont manqué de baraka, certains ont préféré une tout autre carrière professionnelle.
Récemment, la toile ivoirienne s’est emparée d’un débat qui portait sur deux virtuoses du football : Inaï Stéphane Desson dit Pélé guéré ou « El Professor » et Digbeu Franck allias « Sa Majesté ».
Deux virtuoses du ballon rond que leurs différents fans opposent. Les uns vantant les qualités de leur champion et les autres minimisant celles du rival de leur idole.
De tous les temps, les amoureux du football ont toujours opposé des footballeurs entre eux.
Pelé-Maradona (Compétition anachronique puisque pelé avait déjà cessé de jouer quand Maradona brillait), Eto’o-Drogba, Messi-Ronaldo etc.
La version locale de ces oppositions a trouvé sur les réseaux sociaux un terrain propice. À coups d’anecdotes croustillantes, de récits hyperboliques et de saillies désopilantes, les admirateurs de Pélé guéré et Digbeu Franck s’affrontent et se confrontent dans un fair-play bien footballistique. Pour l’heure, les deux grands solistes assistent comme des spectateurs ce match virtuel.
Si dans une courte vidéo Digbeu Franck devenu agent de banque a reconnu les qualités de son rival, Pelé Guéré qui avait un temps tenté une carrière professionnelle de football sans grand succès ne s’est pas encore prononcé. N’empêche qu’une rencontre est envisagée entre les deux pour arbitrer le débat et désigner une bonne fois pour toute, le meilleur joueur de football de quartier.
En attendant, la mémoire collective retient que Digbeu Franck et Inaï Stéphane Desson sont deux funambules qui ont transformé les tournois de quartier en une danse irrationnelle. Ils ont élevé le football au rang d’un art sublime, une extase, une passion folle et puérile. C’est donc normal, qu’aujourd’hui encore ils suscitent tant de discussions passionnées, tant de nostalgies et tant d’émotions.
Maury Legran