Cinéma

LA NUIT DES ROIS : un film de Philippe Lacôte qui retrace la légende de Zama

C’est sans doute l’événement le plus attendu de cette fin d’année 2020 pour le cinéma africain. L’annonce du projet avait fait jaser et susciter l’ire des arbitres des élégances. Ceux-ci y avaient vu, une apologie du crime, une publicité faite à la délinquance, un blanc-seing accordé à la pègre. Le réalisateur franco-ivoirien, Philippe Lacôte en a fait peu de cas des cris d’orfraies et s’est concentré sur son objectif. Deux ans durant, dans le secret que requiert une telle entreprise, il s’est mis à la tâche pour nous sortir, un film de très grande qualité.

La nuit des rois, c’est l’histoire d’un jeune délinquant à la petite semaine qui se retrouve à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. Et une fois Dans cette prison surpeuplée, il est désigné par le caïd du coin pour perpétuer une tradition celle de « Roman » qui consiste à un prisonnier à raconter des histoires durant toute une nuit de « lune rouge » à ses codétenus. Ainsi, on se retrouve plongé dans l’histoire du fameux Zama, le chef des Microbes dont les frasques ont nourri les discussions chaudes et vives dans la capitale économique ivoirienne.

La nuit des rois retrace l’itinéraire tortueux d’un gamin des quartiers populaires qui commencent au bas de l’échelle de la criminalité pour enfin devenir la tête de gondole de la pègre, un jeune homme sombrement célèbre, un être sinistre, odieux, un héros négatif qui a terminé sa vie dans une douleur inouïe.

Ce long métrage de 93 minutes a été diffusé dans les salles à Abidjan ce 04 décembre 2020 et le sera tout au long du mois de décembre.  C’est une production colorée, riche en images, en dialogues et en action, qui nous conduit dans l’univers carcéral ivoirien avec ses luttes de pouvoir, la misère crasse, la violence et la corruption.

Le tournage de ce film s’est fait entre Grand-Bassam, Attécoubé et la MACA, et a mobilisé environ 300 figurants, près de 50 personnes pour l’équipe technique (des québécois, français, burkinabè, ivoiriens…) et un casting avec des comédiens de renom tels que Issiaka Sawadogo (Nivaquine, garde pénitentiaire), Abdoul Karim Konaté (Lass, caïd de la prison), Denis Lavant (Silence, détenu d’origine européenne), Ange-Éric N’Guessan (détenu) ainsi que des néophytes tels que Koné Bakary (Roman, acteur principal), Laetitia Ky (la Reine), Digbeu Jean Cyrille (Demi Fou, détenu), Séri Gbazy Landry (Sexy, détenu)… pour un budget de 1 milliard et demi de francs CFA.

Un film à l’affiche au Cinema Majestic

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